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Quand c'est noir, c'est que c'est cuit!
25 janvier 2008

Vive les vacances, plus de pénitences….

Les vacances, sonorité douce à n'importe quelle paire d'oreilles, symbole de farniente, de lectures au creux d'une confortable chaise longue, un verre de quelque chose de bon, voire alcoolisé à portée de main, le soleil filtré par la ramure d'un arbre qui bruisse doucement, au souffle d'une brise tiède et parfumée aux senteurs de l'été… Mais commençons par l'entrée: pour profiter de vraies vacances telles qu'on les conçoit, il faut les mériter. C'est un principe judéo-chrétien de base, on n'a rien sans un minimum d'efforts. D'abord, écorchage du portefeuille, vidage en règle des comptes afin de combler le déficit chronique des compagnies aériennes qui considèrent qu'il serait temps de remplacer leurs vieux coucous à hélice en faisant payer le cochon de vacancier, surtout en période de vacances. Logique. Donc le billet d'avion qui ne coûte pas si cher en période creuse, prend de l'ampleur et gonfle, gonfle, jusqu'à atteindre des plafonds que le plus gros 747 de la flotte n'atteint pas, même en vol stratosphérique. Une fois les économies ratissées pour obtenir le droit insigne d'aller voir ailleurs si l'herbe n'est pas plus verte, il faut préparer les bagages. Une longue habitude d'expatriés ayant compris qu'il était vain de se scier les bras à porter de pesantes valises, nous permet de farcir nos sacs de voyage du strict nécessaire. Sans oublier tout de même les petites choses indispensables à la vie de bohême inhérente à la notion de vacances en Nouvelle-Zélande: les crèmes solaires indice 250, les produits chimiques qui font fondre le plastique et les vêtements, mais très efficaces contre les vampires locaux (de minuscules moucherons noirs armés d'un dard puissant rempli de venin corrosif, qui vous attaquent là où c'est tendre, et provoquent d'énormes boursouflures cuisantes pendant une semaine, j'ai nommé les célèbres sandflies), et les impedimenta de la cuisinière en vacances qui connaît à fond le contenu des placards vides des motels. Ayant ainsi bouclé les quarante kilos de matériel de survie, prévoyant vêtements chauds, vêtements légers, vêtements de pluie, chapeaux pour le soleil, bottes et sandales (et une poêle), nous avons pu embarquer dans un des fleurons de la navigation aérienne locale. Il y a 650 kilomètres entre Wellington (île du Nord) et Queenstown (île du Sud). Les avions ont du mal à relier les deux villes d'un coup, donc, pour rajouter au plaisir des adorateurs de la voltige aérienne, petite halte à Christchurch en cours de route. Deux décollages et deux atterrissages dans une journée, ce qui réduit d'autorité mon espérance de vie de dix ans. Surtout quand le pilote a effectué un magnifique virage sur l'aile entre les montagnes avant de se poser à Queenstown, qui comme chacun le sait, est localisée dans les Alpes du Sud. Le fait que Li crie joyeusement "Youhouou!" à chaque embardée du biplan (ou presque) dans lequel nous étions enfermés n'a pas franchement contribué à ma tranquillité d'esprit, nous voyant déjà écrasés sur le flanc rocheux qu'on voyait très bien par le hublot, nos restes calcinés éparpillés sur cette terre lointaine. En fin de compte, nous avons été à pied d'œuvre, équipés de la 4L break locale (une Subaru un peu avachie mais en contact direct avec le sol, ce qui me convient mieux), installés dans un motel. Le motel est une grande réalisation de l'industrie hôtelière, car il procure des chambres accompagnées d'un endroit pour cuisiner, et les lits sont faits tous les jours. Un excellent compromis entre la chambre d'hôtel qui coûte une fortune (ça m'apprendra à faire des enfants, mais c'est trop tard maintenant) et la maison de vacances où c'est le locataire qui fait son lit et le ménage. Enfin, LA locataire. J'ai ainsi entamé une semaine délicieuse. J'ai fait la vaisselle à la main trois fois par jour, préparé des montagnes de salade de tomates, épluché un demi quintal de pommes, tartiné des dizaines de tranches de pain de mie afin de confectionner de savoureux sandwiches jambon-beurre-laitue-fromage, consommés le midi sur les lieux de visite. Je ne supporte plus les sandwiches, j'abomine la vue de ces empilages de nourriture emballés dans de la cellophane, en général un peu écrasés par le voisinage du dessert (des pommes), j'exècre le contact mollasson du pain tiède d'avoir passé quelques heures au fond d'un sac, je hais les bords de route ou de rivière ou de falaise ou de paysage grandiose où nous les avons consommés tout en chassant les sandflies, les mains fleurant encore la crème solaire et le produit anti piqûres. Puisqu'il a fallu changer d'hébergement trois fois en une semaine, pas question de remplir le micro frigidaire mis à disposition, de légumes variés et de viandes à mitonner. Donc le soir, au menu, aucune surprise. Des nouilles. Et quand nous nous sommes retrouvés non pas dans un motel mais dans un hôtel, erreur malheureuse de notre agence de voyages, nous sommes allés manger à la pizzeria. Hôtel ou motel, un élément majeur de l'aménagement intérieur, c'est la bouilloire. On nous fournit gracieusement des sachets des granulés de café, de mignonnes petites capsules de lait sagement rangées dans le réfrigérateur, des tubes en papier remplis de sucre en poudre, de quoi se composer de revigorantes boissons chaudes après l'effort. Mais la bouilloire des motels est magique. Telle un des ces livres secrets, verrouillés par des charmes et d'irréductibles loquets, elle n'offre qu'une surface lisse et polie, prolongée par son fil trop court interdisant de la poser ailleurs qu'à moins de huit centimètres de la prise. Une petite boule rigolote indique combien d'eau elle contient. Le Génie, quant à lui, garde jalousement l'intérieur de l'appareil, qui n'a jamais été vu que par son monteur, quelque part là-bas, en Chine, et cache à tous les regards l'état de la résistance qui permet de faire chauffer le liquide. Remarquons que toute Résistance qui se respecte se doit d'agir à couvert. J'ai donc bu et fait ingurgiter à ma famille des boissons proches d'élixirs mystérieux, puisque même en frottant très fort la bouilloire tout en invoquant Ali Baba, aucun déclic n'a eu lieu et l'intérieur de la maléfique machine est resté hermétiquement clos... IMG_4245
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Commentaires
C
Les joies des vacances néo-zélandaises arf ... cette années j'ai pris l'option (Mr étant en train de se les geler sous d'autres latitudes) 'in-laws" ... qui donne l'occasion de manger 'local' ("quand c'est noir c'est que c'est cuit!" :mrdr: ) ... et comme le souligne un com' plus haut .. il n'y a rien de meilleur que le retour à la maison...
L
Bonjour Pimali,<br /> Comme je te l'avais dis je suis venue faire un peu de lecture, et crois-moi ça à été un réel plaisir. Toujours autant d'humour dans tes récits. J'adore !<br /> A bientôt<br /> Alice/Laura
M
Z'avez jamais essayé le camping sauvage? Parce que la vaisselle à la main avec de l'eau chaude, c'est fastoche.... mais avec de l'eau froide tirée d'une fontaine avare, quand on eu tout le temps de laisser sécher la vaisselle sale avant de trouver un point d'eau... C'est pas mal non plus, je vous assure. La preuve : ça ne s'oublie pas!
M
Quelles vacances !<br /> Mais dis donc... les pommes qui accompagnaient les sandwichs... en 9 quartiers au moins ???<br /> La vaisselle à la main pendant les vacances est le privilège des mamans... moi aussi, j'aime bien partir en vacances, rien que pour faire la vaisselle, et puis le ménache, et puis la lessive dans le lavabo à la main ou, au mieux dans la laverie automatique du coin, pour m'empiler sur des plages bondées qui hument l'ambre solaire, sous les cris des gosses (ceux des autres : les miens j'arrive encore à supporter !)et rentrer couvert de sable, qui permet d'avoir le plaisir de balayer trois ou quatre fois par jour, ceci pour se préserver une relative quiétude dans un lit inconfortable... ouais, t'as raison : c'est chouette les vacances !
M
Me rappelle le jour où, dans l'un de ces motels, me suis aperçue que le client précédent avait de toute évidence fait chauffer du lait dans la bouilloire magique ..... L'eau que j'y ai mis(mise?) est ressortie blanchâtre, avec une vague odeur de lait plus ou moins suri et des dépôts mi-gras mi-moisis du meilleur effet.
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