14 juin 2007
Choc des cultures
Je me suis rendue presque par hasard dans une de ces remarquables échoppes tenues par un philantrope émigré sur ces rivages lointains, autrement dit un traiteur français.
Juste pour les cornichons, en fait. Oui, le pot discrètement dissimulé par un coin du torchon, une des bases de notre survie.
Parce qu'un des chocs culturels vécus en Nouvelle-Zélande, a été la rencontre avec les cornichons sucrés: non pas les gros malossols doux, mais des légumes sournoisement présentés dans le même genre de bocal, semblant baigner dans une saumure classique à base de vinaigre.
Le premier bocal n'a pas survécu dix secondes après ouverture: il a effectué un trajet express vers la poubelle. On veut bien s'adapter mais il y a des limites au supportable.
Croissants et pains au chocolat: sans commentaire, mais ça fait du bien.
Le pompon ce sont les escargots. Des cagouilles. Pour de vrai. Débordant de beurre bien vert, et après humage, aillés comme il faut. D'un air gourmand j'en ai demandé deux douzaines. La clientèle présente à ce moment a observé un silence religieux.
Je sentais le regard interloqué de ces gens peser sur mes épaules, mais j'agitais mentalement un drapeau tricolore telle la Marianne de Delacroix (en plus habillé, il fait frisquet ces temps-ci) en rigolant sous cape.
Le petit vieux monsieur près de moi dans la file s'est quand même senti obligé d'incarner le porte-parole de ses compatriotes nourris à la patate et aux saucisses:
- (voix chuchotée) Qu'est-ce que vous allez en faire?
- On les mange, une fois passés au four.
- Yuk! (sic) Oh ben moi j'en voudrais pas!
- C'est très bon, vous savez, je les achète tout spécialement pour les enfants.
Dans le regard du monsieur, on lisait l'incertitude et l'envie de me dénoncer aux services sociaux.
Je suis sortie tête haute du magasin, portant mes gastéropodes emballés sous Cellophane, sous les regards mi-dubitatifs, mi-admiratifs des kiwis présents. Une vraie Française. C'est donc vrai, ils MANGENT des escargots.
Dire qu'en France on n'en achète jamais.
Juste pour les cornichons, en fait. Oui, le pot discrètement dissimulé par un coin du torchon, une des bases de notre survie.
Parce qu'un des chocs culturels vécus en Nouvelle-Zélande, a été la rencontre avec les cornichons sucrés: non pas les gros malossols doux, mais des légumes sournoisement présentés dans le même genre de bocal, semblant baigner dans une saumure classique à base de vinaigre.
Le premier bocal n'a pas survécu dix secondes après ouverture: il a effectué un trajet express vers la poubelle. On veut bien s'adapter mais il y a des limites au supportable.
Croissants et pains au chocolat: sans commentaire, mais ça fait du bien.
Le pompon ce sont les escargots. Des cagouilles. Pour de vrai. Débordant de beurre bien vert, et après humage, aillés comme il faut. D'un air gourmand j'en ai demandé deux douzaines. La clientèle présente à ce moment a observé un silence religieux.
Je sentais le regard interloqué de ces gens peser sur mes épaules, mais j'agitais mentalement un drapeau tricolore telle la Marianne de Delacroix (en plus habillé, il fait frisquet ces temps-ci) en rigolant sous cape.
Le petit vieux monsieur près de moi dans la file s'est quand même senti obligé d'incarner le porte-parole de ses compatriotes nourris à la patate et aux saucisses:
- (voix chuchotée) Qu'est-ce que vous allez en faire?
- On les mange, une fois passés au four.
- Yuk! (sic) Oh ben moi j'en voudrais pas!
- C'est très bon, vous savez, je les achète tout spécialement pour les enfants.
Dans le regard du monsieur, on lisait l'incertitude et l'envie de me dénoncer aux services sociaux.
Je suis sortie tête haute du magasin, portant mes gastéropodes emballés sous Cellophane, sous les regards mi-dubitatifs, mi-admiratifs des kiwis présents. Une vraie Française. C'est donc vrai, ils MANGENT des escargots.
Dire qu'en France on n'en achète jamais.
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