Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quand c'est noir, c'est que c'est cuit!
12 juin 2007

La boîtabouf

Pleine d'innocence, une fois arrivée sur la terre du Long Nuage Blanc, j'ai inscrit Pi et Ma, à l'établissement scolaire le plus proche de chez nous. En m'imaginant sereinement que l'école, c'est l'école, non? Et bien non, tout du moins du point de vue alimentaire.
C'est vrai qu'en visitant les lieux avec la directrice, j'ai vu des classes au charme indescriptible, sans trop de tables ni de chaises, remplies d'enfants calmes et assis par terre, une bibliothèque garnie de coussins (et de livres), une cour classique arpentée par des élèves aux pieds nus dans les flaques d'eau, bref un brin exotique mais respirant la joie de vivre.

La dame m'a parlé de l'emploi du temps, dont l'heure dédiée au repas de midi: un créneau de 12h30 à 13h30, pendant lequel les enfants mangent. Et vont à la bibliothèque, participent à des activités plus ou moins scolaires, pratiquent divers sports et "socialisent". Là, j'aurais dû avoir la puce à l'oreille, d'autant que j'avais très vaguement remarqué l'absence d'un local dédié au repas, mais je m'étais dit qu'on ne m'avait pas tout montré.
Et bien si.
Pas de cantine scolaire! Non! Pas de restaurant servant des menus estampillés par le diététicien de la mairie! Quoi! Débarrassée de mes héritiers pendant une petite journée (ils terminent à 15h) il fallait encore que je leur procure des repas à emporter!
Pourtant les téléfilms américains regorgent de cantines de campus où des étudiantes blondes manucurées transportent des plateaux repas jusqu'à des tables où d'athlétiques jeunes gens leur tiennent compagnie. Et je jure qu'en Angleterre j'ai fréquenté un collège avec cantine!

La réalité, c'est la lunch-box. La boitabouf.

Alertée par la situation et affligée que ses neveux doivent manger froid en plein hiver, Bonnisa, tante au coeur tendre, a expédié de France des gamelles isothermes pour que Pi et Ma consomment autre chose que des sandwiches le midi.
Les chéris ont eu droit à des quiches, du boeuf Bourguignon, des boulettes de viande à la tomate, du rizotto, et, grandes gagnantes loin en tête, à des nouilles, des nouilles, des nouilles.

Je les ai menacés des pires châtiments s'ils cassaient leurs belles boîtes, vu que c'est doublé en verre. Comme c'est moi qui les ai toutes explosées, j'ai mis la main sur un modèle australien qui chauffe moins bien, mais faute de grives...

La joie de cuire des pâtes à 8 heures du matin est indescriptible, le plaisir de touiller la casserole en tenant sa tasse de café de l'autre main ne se raconte pas, il se vit.

Et les petits scorpions préfèrent les sandwiches.
Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Derniers commentaires
Publicité