11 juin 2007
La Vegemite
Un des incontournables de l'alimentation neo-zélandaise, c'est la Vegemite, prononcez "védjémaillte". Je me suis refusée jusqu'à aujourd'hui à dépenser le bon argent péniblement gagné à la sueur du front de Monsieur Pim, pour acquérir ce produit. Et puis, comme mon programme culinaire comprend les expériences nouvelles, au cours de mon passage bi-hebdomadaire au supermarché, j'ai choisi le plus petit flacon que j'ai pu trouver de cette spécialité régionale.
Je dis bien "régionale", car à la dimension de l'hémisphère sud, les quelques 1800 kilomètres séparant l'Australie de la Nouvelle Zélande importent aussi peu qu'un trajet Lorient-Quimper.
La Vegemite, donc, est un produit typique de la civilisation anglo-saxonne, ce qui montre que ce ne sont pas les Français qui ont tout inventé du point de vue alimentaire. Pour la petite histoire, les natifs de ces pays exotiques consommaient avec délices la fameuse Marmite anglaise (prononcez ma'maillte) et au cours d'une des deux guerres mondiales, plus d'approvisionnement!
Les vaillantes nefs en provenance d'Albion n'avaient plus vraiment le temps de décharger des palettes de Marmite en Australie et en Nouvelle-Zélande, il a fallu trouver d'urgence une solution de secours. La Vegemite était née. Le pot affiche 1923, donc j'hésite sur la guerre qui a vu naître la situation dramatique évoquée (ils sont peut-être passés à une production sérieuse pendant la Seconde? bref).
Ayant personnellement un contentieux ancien avec la Marmite, j'ai soigneusement évité la Vegemite jusqu'à ce jour. Il faut dire que "cette espèce de confiture anglaise très bonne "ainsi présentée par une copine chez qui je résidais, ne se consomme pas comme de la confiture de prunes. Sauf qu'en grosse gourmande que je suis, j'en avais étalé l'équivalent de douze tartines format australien sur un petit bout de pain. Je n'ai jamais oublié.
C'est très économique comme produit: moins on en met mieux c'est, et il paraît que c'est plein de bonnes choses. Un peu comme le kiwi que j'évoquais lors de l'expérience menée sur le fruit du dragon: les qualités nutritionnelles sont mises en avant, de façon à ne pas mentionner un détail trivial comme la saveur.
Il s'agit d'une pâte à tartiner faite d'extrait de levure, d'extrait de malt, de sel, de sel gemme, de colorant, de conservateur, d'arômes, de niacine, de thiamine et de riboflavine pour faire bonne mesure.
Avec ces simples ingrédients, on obtient une pâte assez ferme, au nez surprenant car le premier arôme ressemble furieusement à de l'honnête bouillon cube. Et puis tout de suite après, un relent de chocolat, suivi immédiatement par des effluves subtils d'oignon.
J'ai fait griller un toast, aidé par Li, intéressée par le processus. Je lui ai fourré le flacon sous le nez, en lui disant "Tu en veux?", afin de vérifier si un cobaye de trois ans et demi réagissait différemment de sa mère.
"C'est pour toi, maman", a-t-elle répliqué en repoussant de sa main potelée la Vegemite et en fronçant son adorable petit nez.
Comme Li a consommé les deux premiers toasts avec du beurre, c'est le troisième que je présente ici, préparé selon la tradition: beurre et fine couche de pâte à la levure.
Et j'ai goûté.
On peut dire au moins une chose en faveur de la Vegemite: le nez annonce le goût, tout du moins prépare bien. Une fois mes papilles bien imprégnées, j'ai pu apprécier la longueur en bouche de cette pâte, qui ne se fait pas facilement oublier.
Je recommande vivement un pot de Vegemite dans tout paquetage de baroudeur du désert, car avec la quantité de sel qu'il y a dedans on ne risque pas de mourir déshydraté.
Une de mes copines m'a affirmé que le nec plus ultra c'est de tartiner des toasts de Vegemite puis de les recouvrir de fromage râpé et de passer le tout au four.
Je crois que je vais en rester à la confiture de prunes. Ou de fraises. Ou d'abricots.
Je dis bien "régionale", car à la dimension de l'hémisphère sud, les quelques 1800 kilomètres séparant l'Australie de la Nouvelle Zélande importent aussi peu qu'un trajet Lorient-Quimper.
La Vegemite, donc, est un produit typique de la civilisation anglo-saxonne, ce qui montre que ce ne sont pas les Français qui ont tout inventé du point de vue alimentaire. Pour la petite histoire, les natifs de ces pays exotiques consommaient avec délices la fameuse Marmite anglaise (prononcez ma'maillte) et au cours d'une des deux guerres mondiales, plus d'approvisionnement!
Les vaillantes nefs en provenance d'Albion n'avaient plus vraiment le temps de décharger des palettes de Marmite en Australie et en Nouvelle-Zélande, il a fallu trouver d'urgence une solution de secours. La Vegemite était née. Le pot affiche 1923, donc j'hésite sur la guerre qui a vu naître la situation dramatique évoquée (ils sont peut-être passés à une production sérieuse pendant la Seconde? bref).
Ayant personnellement un contentieux ancien avec la Marmite, j'ai soigneusement évité la Vegemite jusqu'à ce jour. Il faut dire que "cette espèce de confiture anglaise très bonne "ainsi présentée par une copine chez qui je résidais, ne se consomme pas comme de la confiture de prunes. Sauf qu'en grosse gourmande que je suis, j'en avais étalé l'équivalent de douze tartines format australien sur un petit bout de pain. Je n'ai jamais oublié.
C'est très économique comme produit: moins on en met mieux c'est, et il paraît que c'est plein de bonnes choses. Un peu comme le kiwi que j'évoquais lors de l'expérience menée sur le fruit du dragon: les qualités nutritionnelles sont mises en avant, de façon à ne pas mentionner un détail trivial comme la saveur.
Il s'agit d'une pâte à tartiner faite d'extrait de levure, d'extrait de malt, de sel, de sel gemme, de colorant, de conservateur, d'arômes, de niacine, de thiamine et de riboflavine pour faire bonne mesure.
Avec ces simples ingrédients, on obtient une pâte assez ferme, au nez surprenant car le premier arôme ressemble furieusement à de l'honnête bouillon cube. Et puis tout de suite après, un relent de chocolat, suivi immédiatement par des effluves subtils d'oignon.
J'ai fait griller un toast, aidé par Li, intéressée par le processus. Je lui ai fourré le flacon sous le nez, en lui disant "Tu en veux?", afin de vérifier si un cobaye de trois ans et demi réagissait différemment de sa mère.
"C'est pour toi, maman", a-t-elle répliqué en repoussant de sa main potelée la Vegemite et en fronçant son adorable petit nez.
Comme Li a consommé les deux premiers toasts avec du beurre, c'est le troisième que je présente ici, préparé selon la tradition: beurre et fine couche de pâte à la levure.
Et j'ai goûté.
On peut dire au moins une chose en faveur de la Vegemite: le nez annonce le goût, tout du moins prépare bien. Une fois mes papilles bien imprégnées, j'ai pu apprécier la longueur en bouche de cette pâte, qui ne se fait pas facilement oublier.
Je recommande vivement un pot de Vegemite dans tout paquetage de baroudeur du désert, car avec la quantité de sel qu'il y a dedans on ne risque pas de mourir déshydraté.
Une de mes copines m'a affirmé que le nec plus ultra c'est de tartiner des toasts de Vegemite puis de les recouvrir de fromage râpé et de passer le tout au four.
Je crois que je vais en rester à la confiture de prunes. Ou de fraises. Ou d'abricots.
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