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Quand c'est noir, c'est que c'est cuit!
25 septembre 2007

Heureux qui, comme Ulysse…

… A fait un beau voyage, mais n'a pas retrouvé la cheminée fumante de son village. En effet, après quinze jours de pérégrinations à travers la Nouvelle-Zélande, c'est une cabane en planches glaciale qui nous a accueillis car le système de chauffage avait rendu l'âme. Ceci ne nous a guère changé car les chambres d'hôtel ne sont pas faites pour avoir chaud, mais pour dormir, nous l'avons bien compris. Les hôteliers sont cependant habitués à la venue de voyageurs d'origine lointaine tels les Français. Ils savent que les ressortissants de la vieille Europe sont douillets et ont besoin d'évoluer au sein de températures scandaleusement élevées. Nous avons donc été approvisionnés en radiateurs supplémentaires. En réalité, en radiateurs tout court, car les hotels présentent cette similitude amusante de ne pas être chauffés. C'est ainsi que nous avons pu devenir des experts du chauffage d'appoint, du soufflant type sèche-cheveux rangé au fond de l'armoire, au très sérieux radiateur à huile thermostatique, en passant par l'appareil à résistance et, clou de ces vacances, au poêle à bois. Pourtant, les lits sont tous équipés de couvre-matelas chauffants, qui vous font dormir sur un entrelacs de fils électriques et décorent joliment le côté du lit d'un enchevêtrement de câbles prolongé par une prise à brancher dans le mur. Quand il y a une prise, évidemment. Un de nos hôteliers proposait le service mais avait astucieusement négligé d'agrémenter la pièce de la partie femelle de tout système électrique en mesure de fonctionner. Inutile de préciser que jamais je ne mettrai en service une couverture chauffante, l'idée de griller pendant mon sommeil ne me tente pas. Comme l'a précisé Monsieur P., ce n'est jamais que l'antique système de la bassinoire version Volta. On a bien évolué depuis le XVIIIè siècle, on ne bassine plus les draps avec une casserole de cuivre longuement enmanchée, on branche le lit, c'est tout. Cocasse détail supplémentaire offert par les motels et hébergements anglo-saxons: la douche. J'imagine qu'elles sont prévues pour des specimens humains de plus d'un mètre quatre-vingt, chauves de préference, au cuir coriace et n'aimant pas se laver les pieds. Etant aux antipodes de ce modèle, j'ai ainsi passé deux semaines douloureuses. Il faut vraiment avoir envie de se laver. En effet, la pomme de douche est, par nos régions méridionales extrêmes, atteinte de nanisme sans espoir de rémission. La maladie la touche à la naissance et ne lui permet de sortir du mur que sur une longueur totale de dix ou quinze centimètres. Complication mesquine de cette affection, la molette réglant la température est fixée à l'immédiate sortie du mur, donc à la hauteur de la pomme, elle-même accrochée à près de deux mètres du sol. Les personnes de taille réduite, aux cheveux abondants et frisés, qu'elles tiennent à ne pas mouiller tous les matins, et de plus chargées de récurer quotidiennement une demoiselle en bas âge, vivent des instants dignes d'être oubliés. Ah! Le moment où l'on tend un bras précautionneux par la porte de la douche (ou pire parfois: par le rideau en plastique qui colle à la peau dès qu'il est mouillé) pour tourner la molette vers l'indication "hot"; ce moment où l'on reçoit un jet d'eau glacée si l'on n'a pas été assez rapide à tourner ladite molette; et quand on rentre dans la cabine en tendant le cou désespérément vers un endroit où l'eau ne gicle pas, en tentant de préserver sa tête, ses cheveux et ses lunettes. N'oublions pas la douche gratuite du soir quand il s'agit de laver une jeune fille d'un mètre et des poussières (pas vu une toise depuis un moment), à genoux devant le bac, en la tenant à bout de bras tout en essayant de la débarbouiller et de tenir sa tignasse à l'abri de l'inondation. Ces petits inconvénients ne nous ont pas empêchés de procéder à de quotidiennes ablutions, d'autant que très vite, un motel nous a offert de précieuses charlottes de douche. La suite des vacances dans une prochaine édition: les équipements de cuisine.
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Commentaires
Z
Pas de doute tu es douee pour ecrire c'est un plaisir. Maintenant que j'ai decouvert ton blog je suis accro comme les autres . Heureusement je ne vais chez les kiwis que l'ete et c'est un regal, avec ma polaire je suis paree.<br /> Je ne me lasse pas non plus des syllabes doublees, Katikati me revient a l'esprit.<br /> Continue a nous divertir et ca me permet de patienter agreablement d'ici mon prochain sejour a Aotearoa.<br /> Merci et bonne fin de vacances pour les petits.
M
délicieux tes récits!ça fait du bien de te lire,bravo pour ton humour,j'ai pris du retard mais je vais le ratrapper pas trop vite car je "déguste" tes aventures<br /> merci bises <br /> mamicha
P
Non, non, c'est trop, je vous en prie, non, vraiment, vous exagérez, quelle avalanche de compliments!<br /> <br /> Oh et puis si, continuez, j'aime ça.<br /> ;-)
M
toujours grand plaisir à te lire dans le blog quant à tes recettes, je ne commente jamais mais tu me fais souvent rire continues à nous égayer bizzzz la doyenne
N
coucou Pimali!<br /> toujours aussi déliciaux tes récits! on en redemande! depuis le début, je suis persuadée que tu devrais écrire un roman, tu es très douée! vraiment mille bravo!
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