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Quand c'est noir, c'est que c'est cuit!
2 septembre 2007

On sort Barbie

Qu'est-ce qu'on fait à manger quand le ciel est bleu, que les p'tits zoiseaux gazouillent dans les pohutukawas et que les températures se sont hissées au moins jusqu'à 18°? Justement, j'ai des tranches de gigot en passe d'être périmées, c'est à dire que si je veux éviter d'envoyer toute la famille aux urgences, il est impératif de les cuire immédiatement ou d'effectuer le classique rangement vertical. Je mets un pied prudent dehors, lance un regard scrutateur vers la voûte azurée qui nous ravit l'œil depuis le matin, lève un doigt interrogateur afin de vérifier la force du vent. Température correcte, ensoleillement satisfaisant, visibilité illimitée et vent nul. Ce 1er septembre est le premier jour du printemps, en fonction de critères qui ne semblent pas provenir de détails triviaux comme les solstices mais plutôt de l'âge du capitaine; précisons que nommer les saisons en Nouvelle-Zélande ne représente qu'un intérêt très limité. Il fait à peu près la même température à Wellington tout au long de l'année, à part une pointe de canicule aux alentours de 25° en plein été, vers février. Nous reconnaissons qu'il doit faire plus frais l'hiver dans les endroits comme les stations de ski, mais nous n'avons pas de vocation météorologique ni celle de vanter le climat néo-zélandais pour faire venir du monde. Monsieur Pim et moi-même nous sommes adaptés à une particularité locale, celle qui veut que les femmes soient en cuisine toute l'année pour concocter de savoureux sandwiches à la Vegemite ou des muffins au sucre (enfin, du sucre goût muffin) et que les hommes prennent le relais l'été pour assurer virilement la cuisson des viandes devant le barbeuquiou. Nommé aussi "barbie", car la langue de Shakespeare répugne à utiliser des mots de plus d'une voire deux syllabes (enfin, Shakespeare utilisait des vocables plus longs et souvent bien choisis, mais le pauvre n'a plus son mot à dire, alors foin de cuisson du cochon embroché "de la barbe au cul", on dit "barbie"). Or donc, Monsieur Pim a pris la cuisson de la viande en main. J'ai été chargée de récurer les plaques de cuisson en fonte qui ont passé les six derniers mois enrobées de la graisse de la dernière grillade. Il m'a demandé après coup "Il y avait encore des locataires, sur la plaque?" Etonnée, je lui demande de préciser sa pensée. "Oui, j'avais laissé un bout de gras bien calciné lors du dernier barbeuk, et plus tard j'ai vu qu'il était plein d'asticots. Marrant comme ça se met partout, même dans de la viande réduite à l'état de charbon!" Heureusement, les asticots avaient rendu l'âme depuis ou avaient migré vers d'autres festins, je n'ai eu que le plaisir de frotter pendant une demi-heure la bonne graisse recuite des plaques. Une fois les instruments de cuisson récurés à fond, Monsieur Pim est passé à l'action, et a œuvré devant l'extraordinaire monstre à gaz qui sert de barbeuk. Toute maison accompagnée au minimum d'une terrasse, ou mieux d'un jardin, se doit d'être équipée de cet appareil. Il en existe différents modèles, le nôtre semble de belle qualité, bardé de molettes à gaz; il propose une rôtissoire, une plaque pour garder au chaud, et un intéressant petit cadran qui donne la température interne de la bête quand elle chauffe. DSCF1525 DSCF1526 Nous sommes loin du fond de lessiveuse posé sur trois pieds tremblotants, chargé de menu bois allumé à grand peine, parfois à coup d'alcool à brûler histoire d'aller plus vite, feu sur lequel on pose la grille encore gainée des peaux de sardines qu'on a fait grésiller dessus la fois d'avant... Non, c'est sérieux le barbie, pas de feu ouvert car les maisons sont bâties en planches, inutile de réitérer l'incendie de 1666 pour faire rôtir trois saucisses. Après inspection du mode de cuisson, (on pose la bidoche sur la plaque, on ferme le couvercle jusqu'à ce que ça soit prêt) et avoir goûté le résultat, on dira que c'est comme une plaque de gaz avec poêle intégrée. Pas de petit goût de feu, pas de morceau un peu charbonneux car la flamme s'est alimentée à la graisse, non, c'est aussi bien cuit que dans la cuisine. L'intérêt est de profiter du beau temps dès qu'il fait 15°, de ne pas mettre de matière grasse (elle s'accumule toute seule après trois cuissons) et de montrer aux voisins qu'on fait la fête sans eux.
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Commentaires
L
slt PIMALI je suis super contente car on avait plus de news sur ton blog à marmiton...je viens de comprendre que tu avait changé de serveure. Tes histoires sont très sympa.<br /> Alors à bientôt
M
Pimali, nous sommes équipé depuis peu d'un monstre dans le même genre, mais Monsieur a souhaité prendre la 'Roll's" de BBQ ... ! ( je dois préciser que nous venons tous juste de terminer une énorme cheminé à bois extérieur, pour les grillades au feu, qui trône sur notre terrasse) mais bon, au début, j'étais sceptique sur l'utilisation de l'engin à Gaz ( me fais peur le gaz) pis quand j'ai constaté que le Monsieur prenait un réel plaisir à BBKé , presque tous les jours, j'ai trouvé ça OLPECK !!!<br /> <br /> Du coup, il a même prévu de faire construire un p'tit couvert pour l'hiver, au cas où, l'envie nous prendrait...<br /> Mais oui, Monsieur aime BBKé !!! En plus, c'est lui qui le nettoie...alors!
E
Pff, Barbie est même pas rose ! Tout fout le camp !<br /> Esperluette qui n'a pas pu prendre un repas dehors de tout l'été !
S
ah la la! tu fais de l'élevage d'asticots toi aussi!! pour que les oiseaux puissent se nourrir d'autres choses que de graines (ou faire venir d'autres oiseaux), je laissais des barquettes de viande (où il restait du sang au fond) au soleil!<br /> c'est un truc qui peut convenir aux pêcheurs aussi, cela dit!!
A
Bah, console toi en te disant que les flammes de graisse brulée sont hautement cancérigènes! Et puis il te reste les kiwis en brochette lolllllll !!!
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