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Quand c'est noir, c'est que c'est cuit!
28 juin 2007

De l'huile à gogo!

Il semblerait que nos amis Kiwis vivent une longue histoire d'amour avec l'huile, avec toutes les huiles. En effet, impossible d'éviter le rayon ad hoc au supermarché, le rayonnage déborde de bouteilles de toutes provenances, et surtout au contenu très varié: l'huile d'olive côtoie celle au germe de soja ou l'huile de pépin de je ne sais quoi, toutes meilleures pour la santé les unes que les autres.

Les crus proviennent d'Espagne, d'Italie, et aussi de Nouvelle-Zélande. Mais comme il faut favoriser les échanges internationaux, l'huile espagnole est bien moins chère que celle produite sur place. En récompense, la locale a une très jolie étiquette.
IMG_3616
Monsieur Pim et moi avons vécu une très intéressante expérience d'immersion totale dans l'huile.
Nous étant offert une petite excursion vers l'île du Sud, nous avons voulu profiter de tout ce que le tourisme peut offrir et opté pour le trajet en ferry plutôt qu'en avion. La croisière de trois heures est un enchantement, le bleu du détroit de Cook, l'arrivée sur les Sounds, fjords verts couverts de forêts primitives, eaux cristallines. Paraît-il. Nous avons voyagé de nuit par une tempête épouvantable.

Une fois notre petite Daihatsu garée dans les entrailles du ferry, ascension vers les étages nobles où se tiennent les passagers.

Notre première erreur fut de choisir un départ à six heures du soir. C'est l'heure du dîner. Nous nous sommes heurtés de plein fouet à un fumet insistant de graillon, de bonne friture cuite et recuite. A mesure que nous montions l'escalier, l'odeur se faisait plus nette, plus insinuante, se faufilant sournoisement mais sans discrétion dans les cheveux, les plis des vêtements et au fond des conduits olfactifs.

Monsieur Pim et moi-même, au bord de défaillir, sommes partis en quête d'un endroit sans friture, mais plus nous tournions dans les ponts, plus la pestilence était prononcée. Jusqu'à l'arrivée inopportune au restaurant rapide où une queue disciplinée attendait son tour pour acquérir son plat de poisson frit, de saucisses frites, de Vegemite frite (j'en suis sûre), de poulet frit, de frites frites.

Pétrifiés d'horreur, les narines agressées au-delà du supportable, nous avons repris la fuite et déniché un petit salon télévision, où personne n'était installé. Un soupir de soulagement, quelques aspirations d'air plus pur, et nous avons pu nous détendre.
Et un petit couple est arrivé, le jeune homme a gentiment installé sa compagne et est reparti.

Pour revenir chargé de deux plateaux sur lesquels s'empilaient des saucisses frites, du poulet frit, du poisson frit, de la Vegemite frite et des frites. Bien frites.

De toute façon à ce point du voyage nous étions blindés, puisque la télévision nous déversait un flot d'huile cathodique, car c'était l'heure de l'émission culinaire hebdomadaire.
Nous avons donc pu jouir de la télé olfactive, alors que dans le poste le monsieur cochonnait toute sa cuisine à grands coups d'huile dans ses poêles, faisait sauter des courgettes ou cuisait des beignets (on voit que c'est quelqu'un d'autre qui nettoie). Les autres passagers, flegmatiquement anglo-saxons, n'ont pas compris pourquoi on riait à gorge déployée dès que le cuistot rajoutait une lichette d'huile dans ses cuissons, et encore une pour être sûr. Des lichettes format familial, bien sûr.

Quand on pense qu'ils servent la salade au restaurant sans vinaigrette.
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