25 juin 2007
Cannelés pas cannelés
Tiens, il fait frais ces jours-ci, qu'est-ce qu'on pourrait bien manger pour se réchauffer? En effet, quand le four fonctionne, ça rajoute quelques degrés au thermomètre, car nous culminons à 17° dans la cuisine au petit matin. Ah, l'isolation des maisons néo-zélandaises, tout un roman. Je joins donc l'utile à l'agréable car une fois mes oeuvres cuites, je laisse la porte du four ouverte et, merveille, nous baignons dans une délicieuse atmosphère à 19°. C'est très sain.
Piaffant d'impatience à l'idée d'utiliser à nouveau les jolis moules à muffins qui me faisaient des appels du pied du fond du tiroir, j'ai trouvé une recette à mon idée: des cannelés qui n'ont pas besoin de refroidir toute une nuit au réfrigérateur avant d'être cuits. Oui, je sais, la patience est l'une de mes qualités maîtresses, faut que ça saute, nom d'une poêle.
Comme il s'agissait de réaliser en premier lieu une crème anglaise ratée, je l'ai faite en deux temps trois mouvements. Si toutes les recettes étaient aussi simples, je n'en demande pas plus! Je rate toujours la crème anglaise, donc mes cannelés ont très bien commencé. Ensuite, petite pause d'une heure au frais, c'est à dire dehors sur la terrasse.
Pour tous ceux qui ont séché leurs leçons de géographie au collège (c'est mal, on apprend quand même plein de choses à l'école, si, si), la Nouvelle-Zélande se situe dans l'hémisphère sud et les jours comme les saisons sont inversés. Chez nous, c'est l'hiver depuis le 1er Juin. Non, pas le 21, foin de tous ces détails tels les solstices, ici les saisons commencent le 1er. Point.
Une fois la crème bien grumeleuse refroidie, j'ai fini la recette (je ne la sais pas par coeur, n'exagérons rien, il me faut toujours regarder dans le bouquin pour faire cuire un bifteck) et hop, au four.
Qui saurait décrire le bonheur de rester à croupetons devant un four, à regarder croître et dorer le fruit de son industrie? La joie de voir monter peu à peu le dessus du gâteau, puis de le voir poindre timidement hors du moule un pâle chapeau tremblotant qui se hâle peu à peu, pendant qu'un délicieux fumet envahit la cuisine?
Il est préférable que je reste ainsi à guetter la croissance de mes gâteaux car dès que je tourne le dos ils brûlent. Je sais que j'ai été maraboutée un jour, il n'y a que lorsque je regarde que ça cuit comme il faut.
J'ai fièrement sorti les cannelés devenus adultes quoique toujours de format réduit et ils se sont laissé démouler sans protester! Moi qui tenais déjà un couteau et deux spatules, prête à les arracher de force à leur matrice, il faut dire que je suis devenue un as de l'extraction de gâteaux aux forceps.
Retour de Monsieur Pim (oui, je choisis soigneusement mes moments, ça m'évite de devoir justifier d'un certain nombre d'opérations, comme quand mes préparations brûlent / se renversent / se démoulent en douze morceaux / ont l'air d'autre chose que ce qui était prévu / partent à la poubelle), intéressé par ma production du jour.
- Oh, c'est joli! C'est quoi? (prudent)
- Devine ce que c'est, annoncè-je fièrement.
- Ce sont.... euh.... snif- snif.... des cannelés?
Un moment comme ça ne s'oublie pas. Le couronnement de ma carrière. J'ai fabriqué des gâteaux qui ont l'air de ce qu'ils devraient être. Sans les cannelures, mais rien que la vue et l'odeur ont convaincu l'arbitre suprême. Celui-ci s'est jeté dessus avant que j'aie pu prendre la photo, donc il n'en reste que vingt-trois sur l'assiette.
Et il a continué, avec ces mots:
- Ouh! H'est h'aud! Mais h'est bon!
Il les a goûtés à différents degrés de refroidissement, pour être sûr.
On va finir avec une couche de graisse de cinquante centimètres, comme les pingouins. Faut bien passer l'hiver.
Piaffant d'impatience à l'idée d'utiliser à nouveau les jolis moules à muffins qui me faisaient des appels du pied du fond du tiroir, j'ai trouvé une recette à mon idée: des cannelés qui n'ont pas besoin de refroidir toute une nuit au réfrigérateur avant d'être cuits. Oui, je sais, la patience est l'une de mes qualités maîtresses, faut que ça saute, nom d'une poêle.
Comme il s'agissait de réaliser en premier lieu une crème anglaise ratée, je l'ai faite en deux temps trois mouvements. Si toutes les recettes étaient aussi simples, je n'en demande pas plus! Je rate toujours la crème anglaise, donc mes cannelés ont très bien commencé. Ensuite, petite pause d'une heure au frais, c'est à dire dehors sur la terrasse.
Pour tous ceux qui ont séché leurs leçons de géographie au collège (c'est mal, on apprend quand même plein de choses à l'école, si, si), la Nouvelle-Zélande se situe dans l'hémisphère sud et les jours comme les saisons sont inversés. Chez nous, c'est l'hiver depuis le 1er Juin. Non, pas le 21, foin de tous ces détails tels les solstices, ici les saisons commencent le 1er. Point.
Une fois la crème bien grumeleuse refroidie, j'ai fini la recette (je ne la sais pas par coeur, n'exagérons rien, il me faut toujours regarder dans le bouquin pour faire cuire un bifteck) et hop, au four.
Qui saurait décrire le bonheur de rester à croupetons devant un four, à regarder croître et dorer le fruit de son industrie? La joie de voir monter peu à peu le dessus du gâteau, puis de le voir poindre timidement hors du moule un pâle chapeau tremblotant qui se hâle peu à peu, pendant qu'un délicieux fumet envahit la cuisine?
Il est préférable que je reste ainsi à guetter la croissance de mes gâteaux car dès que je tourne le dos ils brûlent. Je sais que j'ai été maraboutée un jour, il n'y a que lorsque je regarde que ça cuit comme il faut.
J'ai fièrement sorti les cannelés devenus adultes quoique toujours de format réduit et ils se sont laissé démouler sans protester! Moi qui tenais déjà un couteau et deux spatules, prête à les arracher de force à leur matrice, il faut dire que je suis devenue un as de l'extraction de gâteaux aux forceps.
Retour de Monsieur Pim (oui, je choisis soigneusement mes moments, ça m'évite de devoir justifier d'un certain nombre d'opérations, comme quand mes préparations brûlent / se renversent / se démoulent en douze morceaux / ont l'air d'autre chose que ce qui était prévu / partent à la poubelle), intéressé par ma production du jour.
- Oh, c'est joli! C'est quoi? (prudent)
- Devine ce que c'est, annoncè-je fièrement.
- Ce sont.... euh.... snif- snif.... des cannelés?
Un moment comme ça ne s'oublie pas. Le couronnement de ma carrière. J'ai fabriqué des gâteaux qui ont l'air de ce qu'ils devraient être. Sans les cannelures, mais rien que la vue et l'odeur ont convaincu l'arbitre suprême. Celui-ci s'est jeté dessus avant que j'aie pu prendre la photo, donc il n'en reste que vingt-trois sur l'assiette.
Et il a continué, avec ces mots:
- Ouh! H'est h'aud! Mais h'est bon!
Il les a goûtés à différents degrés de refroidissement, pour être sûr.
On va finir avec une couche de graisse de cinquante centimètres, comme les pingouins. Faut bien passer l'hiver.
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