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Quand c'est noir, c'est que c'est cuit!
9 juin 2007

Les huîtres à la mode du Grand Sud

En bons Français expatriés que nous sommes, Monsieur Pim et moi-même tentons par tous les moyens de recréer la douceur de vivre tricolore. Je l'ai déjà prouvé en démontrant qu'on peut faire des rillettes et du pain, ce qui est une avancée saisissante par rapport à notre situation à l'arrivée.

Donc puisque les mois en "r" arrivent, comme juin, juillet et août, nous avons envie de manger des huîtres. Pour ceux qui ont raté toutes leurs leçons de géographie à la communale, un petit rappel ne sera pas de trop: la Nouvelle-Zélande est localisée à environ 20 000 kilomètres de Paris-Notre-Dame, dans l'hémisphère sud. Donc tout est inversé, nous marchons sur la tête, l'eau coule à l'envers dans les lavabos, on conduit à gauche, et c'est l'hiver depuis le 1er juin .

Nous nous sommes offert une rareté de nos jours: un week-end complet sans les enfants. Nous sommes partis en expédition dans l'île du sud (oui, la Nouvelle-Zélande est composée de 2 grands îles, celle du nord s'appelle Ile du Nord, et l'autre, Ile du Sud: terre colonisée par des gens qui avaient surtout à se battre contre des Maori, à l'époque ils avaient d'autres chats à fouetter que de donner de jolis noms à leurs îles. Au moins ça a le mérite de la clarté).

Nos voyages nous menant toujours à un moment ou à un autre dans un restaurant, nous avons choisi d'aller déjeuner dans un lieu appelé "The Boat Shed" à Nelson.
Comme on ne va pas se laisser abattre, nous avons choisi l'équivalent local du menu gastronomique: deux entrées et un plat.

En entrée, des huîtres fraîches, accompagnées d'une petite soupe d'huîtres. Comme il est quasiment impossible de se procurer des huîtres dans ce pays, autrement qu'écalées et en boîte, nous avons sauté sur l'occasion! J'ignore quel processus mental se met en branle chez nos amis kiwis, mais ils professent un réel dégoût pour l'écaille de l'huître, alors qu'ils nous servent leurs fameuses moules vertes dans la coquille.

Nous avons donc reçu une belle assiette garnie de douze coupelles, au fond desquelles du concombre débité en très fines lamelles et assaisonné au citron, faisait office de lit douillet pour chaque huître confortablement accoudée au milieu. Petite surprise agréable, les petits grains noirs décoratifs c'était du caviar. C'est à se demander comment il est arrivé jusqu'à Nelson, vu les restrictions douanières drastiques en matière d'importation alimentaire. Un esturgeon avait dû s'échouer sur la plage, c'est pas possible autrement.
IMG_3524
En bref, c'était délicieux, la petite crème à l'huître était très fine. D'ailleurs, vu qu'on a dû demander des cuillères pour la consommer, on s'est demandé après coup si en réalité il ne s'agissait pas d'une sauce à verser généreusement sur nos mollusques? Le mystère reste entier, personne ne nous a rien dit.

Nous avons ainsi pu déguster nos premières huîtres depuis un an que nous foulons cette terre lointaine, car l'unique tentative de Monsieur Pim pour en acheter chez le poissonnier a ressemblé à ça:
- Bonjour, est-ce que vous avez des huîtres?
- Oui, là, dans les boîtes en plastique.
- Ah? Et, elles viennent d'où?
- De Nelson, elles sont toutes fraîches d'hier.
- C'est possibe de les avoir avec la coquille?
- Ben là, dans les autres boîtes en plastique, ajoute le poissonnier en montrant les malheureux mollusques présentés sur une demi écaille.
- C'est possible de les avoir non ouvertes?
- Euh? Hein?
- Je voudrais les ouvrir moi-même (Monsieur Pim est très fort et ne s'entaille pas les mains)
- Ah? Euh, je vais demander.

Départ précipité vers l'arrière, endroit où semblent toujours se tenir les chefs.

- Ah ben non, en fait il faudrait que vous achetiez cent douzaines (ou un quintal, ou un semi-remorque, j'ai oublié la quantité exacte) pour les avoir non ouvertes.
Monsieur Pim a dit qu'il allait réfléchir.

Heureusement qu'on est allés à Nelson les manger.
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